D’une journée, c’est une simple balade, d’une semaine ou de plusieurs, elle devient randonnée.Mais elle peut aussi durer des mois ou même des années, auquel cas il s’agit d’un véritable voyage équestre. Et puis est venu le temps de la “civilisation des loisirs”. Les gens se sont retrouvés avec beaucoup plus de temps libre et des moyens accrus. Ils ont été de plus en plus nombreux à pouvoir – et à vouloir ! Monter à cheval, et dans bien des cas, avec la seule envie de circuler en selle à travers le pays et renouer avec les longues chevauchées d’antan.
Les randonnées à cheval dans l’Histoire
À n’en pas douter les tout premiers cavaliers – il y a trois mille cinq cents ans – ont fait du tourisme équestre à leur manière. Car quel est l’homme à cheval, qui ne pousse pas sa monture vers quelque chose l’intriguant soudain au loin ? Et chevaucher pour le plaisir de satisfaire sa curiosité, n’est-ce pas déjà randonner ?
Entre février 1429 et décembre 1430, on sait que Jeanne d’Arc à parcouru en selle quelque 5 500 kilomètres. Mais si l’on étudie de près son long et zigzaguant itinéraire, on constate que ses déplacements n’ont pas toujours été dictés par des impératifs militaires ou diplomatiques. Alors, par quoi l’ont-ils été ? Peut-être que la Pucelle a tout simplement cherché le plaisir de voyager en selle, de monter ce cheval qu’elle avait quasiment “volé” aux hommes, puisqu’en son temps l’équitation était un apanage viril…
En juin 1580, Michel de Montaigne quitte son Périgord, pour aller à Paris offrir un exemplaire de ses Essais au roi puis va à Rome, pour en offrir un autre au pape. Il se déplace à cheval, bien sûr, puisqu’à cette époque c’était le seul moyen connu, possible. Le voyage dure dix-huit mois, non pas à cause de la longueur de la route mais parce que le moraliste visite une grande partie de l’Europe. Il fait du tourisme équestre !
Besoin d’aller voir ce qui se passe au loin, besoin de visiter et de s’instruire, mais aussi besoin de vivre avec le cheval, les chevaux -sont les trois motivations principales- des randonneurs équestres.
Les balades à cheval aujourd’hui
Avec l’apparition des automobiles, des trains, des camions et autres tracteurs au début du XXe siècle, les chevaux ont commencé à disparaître de la vie quotidienne. Vers 1950, seuls les militaires et les aristocrates en entretenaient encore, par goût ou par besoin de prestige.
Des structures de promotion, d’encadrement et d’instruction du tourisme équestre ont été mises en place, dans les années 60 et 70. Elles ont lentement – et parfois difficilement – évolué. Et à l’aube du IIIe millénaire, elles sont devenues le C.N.T.E. (Comité National de Tourisme Equestre), une des trois composantes de la F.F.E. (Fédération Française d’Equitation).
la balade et randonnée à cheval : Une discipline à part entière
On entend couramment asséner que l’équitation de randonnée est “élémentaire”, presque une sous-équitation. Et pourtant… Selon Jean d’Orgeix, champion olympique de saut d’obstacles, “un bon cavalier d’extérieur fait toujours un bon cavalier de manège, l’inverse étant rarement vrai”. Pourquoi cette affirmation ? Simplement parce qu’en “tout-terrain”, on se forge plus efficacement une solide assiette que sur le sol plan et sans surprises du manège. Aussi, si après être monté d’abord en extérieur on va ensuite se perfectionner au manège, on peut devenir un excellent cavalier pratiquant une équitation plus supérieure qu’élémentaire…
Pour randonner agréablement, il ne suffit pas de savoir se tenir en selle. Il faut aussi être capable de mener un cheval en le ménageant, être capable de le nourrir, de l’abreuver et de le soigner correctement. Il est important de pouvoir déposer et reposer un fer, tout comme réparer une pièce de harnachement. Et puis pour chevaucher en forêt ou sur le causse, il n’est pas inutile – et de loin ! – d’avoir de bonnes notions d’orientation. Nombreux sont ceux affirmant, qu’un randonneur chevronné possède un second métier. Pour l’apprendre il suffit de poser, à l’occasion, des questions aux anciens, au maréchal, au vétérinaire, et de lire un certain nombre de guides. Cependant sans pratique répétée, on ne peut guère obtenir de résultats. Et la pratique est avant tout un plaisir !
Balade à cheval : Un apprentissage progressif
Une quantité centres équestres spécialisés dans la discipline, enseignent comment bien randonner. Le néophyte y commence bien sûr par de courtes sorties. Au fur et à mesure qu’il devient à l’aise en selle, la durée de ces sorties augmente. Très vite le randonneur en herbe peut participer à des balades d’une demi-journée ou d’une journée. Vient le temps où passer quotidiennement cinq ou six heures à cheval ne lui pose aucun problème. Il peut alors se lancer dans de longues randonnées guidées, organisées en France ou à l’étranger.
Quand on possède bien le “métier” de randonneur, on peut avoir envie de se lancer seul ou avec des copains, sans guide. Cela est plus que possible à condition, par prudence, de progresser encore par paliers. Une balade d’un jour puis d’un week-end, doit précéder toute longue sortie d’une semaine, par exemple. Cela permet de découvrir ses lacunes, de contrôler la qualité et l’efficacité du matériel, et évidemment de rectifier ensuite pour s’améliorer. On se trouve alors véritablement autonome avec sa monture.
Les meilleurs balades et à cheval
Devenu presque nomade, on peut en venir à imiter les randonneurs au long cours, dont certains sont devenus célèbres comme les sœurs Coquet, qui ont fait en selle un Paris-Jérusalem dans les années 70; Stéphane Bigo qui vers la même époque, a rallié l’Afghanistan au départ de la Turquie, avant d’effectuer de longs périples aux Amériques. Et plus près de nous, c’est Sophie Ducasse qui a chevauché six mois à travers la France. Apprendre à randonner peut-être un départ pour l’aventure !
Pour en savoir plus : balades à cheval en région parisienne