Adapter l’alimentation des chevaux à leur âge, leur métabolisme et leur activité est primordial pour assurer l’équilibre du système intestinal et digestif et maintenir leur bonne santé.
BIEN COMPRENDRE LE SYSTÈME DIGESTIF DE VOTRE CHEVAL POUR BIEN LE NOURRIR.
Les opinions sur les moyens et les options d’alimentation des chevaux sont multiples. Chaque cavalier, entraîneur ou palefrenier a son propre avis sur la manière de les nourrir. Fréquemment et par méconnaissance du fonctionnement du système gastro-intestinal du cheval, les pratiques d’alimentation sont inappropriées. Elles peuvent même créer rapidement des problèmes de santé.
Nous allons fournir une explication sur certains aspects anatomiques et physiologiques du cheval, dont la forme et la fonction de l’appareil digestif. Cela vous permettra de comprendre la meilleure façon de nourrir vos chevaux. Mais aussi, elles vous aideront à réduire ou éviter certains problèmes de santé.
Le cheval est un herbivore. Dans des conditions naturelles le cheval se nourrit d’herbe, et cela l’occupe entre 12 et 20 heures par jour. La capacité de son estomac est limitée.
En comparant la taille d’un cheval avec celle de son estomac, on considère que l’estomac est petit (10 % du système digestif total). Cela permet au cheval de manger de petites portions plusieurs fois par jour. Lorsqu’il est dans une écurie, son comportement alimentaire est modifié en fonction de la condition de l’animal, du temps d’entraînement, etc.
LE TUBE DIGESTIF DU CHEVAL
La bouche
La bouche est le début du système digestif,. Elle permet la capture et la préhension des aliments grâce aux lèvres, principalement grâce à la lèvre supérieure. Très vigoureuse, la lèvre est aussi mobile et sensible et apporte aux dents incisives une aide précieuse avant la mastiquation.
Les dents sont très importantes puisqu’elles sont chargées de broyer les ingrédients alimentaires. Elles permettent aux nutriments d’être exposés et absorbés dans les différentes étapes du système digestif.
Elles donnent la taille nécessaire à l’aliment pour éviter les problèmes de coliques du cheval. Si le cheval à des problèmes dentaires, on commencera à remarquer que l’aliment est excrété « entier » sans subir de changements majeurs. Cela peut causer une perte de poids et une baisse des performances du cheval.
L’œsophage
L’œsophage est un organe tubulaire doté de mouvements appelés péristaltiques grâce auxquels les aliments passent dans l’estomac.
L’estomac
Comme indiqué ci-dessus, l’estomac du cheval a une capacité très réduite, de 15 à 18 litres. Il est généralement remplit qu’au 2/3, soit 10 à 12 litres. Cela justifie la nécessité de répartir la nourriture tout au long de la journée.
La digestion enzymatique commence dans l’estomac grâce aux principes actifs du suc gastrique (pepsine et acide chlorhydrique). Ils abaissent le pH du contenu de l’estomac. Si les aliments restent dans l’estomac le temps nécessaire, cela peut déclencher l’hydrolyse des protéines végétales.
Les fourrages ne subissent pas de modifications majeures dans l’estomac. Les conditions ne permettent pas la prolifération de bactéries qui dégradent les amidons et les sucres facilement fermentables, qui produisent différents types d’acides volatils (utilisés comme source d’énergie). Il est donc intéressant d’améliorer la digestion gastrique des concentrés.
Les aliments riches en cellulose (fourrage) ne seront pas attaqués par la microflore fermentative, sauf au niveau du gros intestin. Pour cette raison, il est pratique de distribuer d’abord le fourrage, puis l’aliment. La production adéquate de salive et des quantités de fourrage suffisantes contribueront à diminuer le risque et les problèmes d’ulcères gastriques.
Intestin grêle
L’intestin grêle a une longueur de 16 à 24 mètres avec une capacité de 60 litres. Les nutriments y sont absorbés par les villosités intestinales pour passer dans la circulation sanguine.
La digestion dans l’intestin grêle ne dure que quelques heures. Elle est de nature enzymatique et n’affecte pratiquement pas la cellulose. Ce sont principalement les constituants des aliments concentrés qui sont digérés :
- les sucres
- le lactose
- l’amidon
- les graisses
- les matières azotées (protéines en particulier)
Les enzymes amylase, lactase, maltase, protéases et peptidases sont celles qui libèrent les différents éléments nutritionnels des aliments. Elles fournissent des éléments nutritionnels énergétiques utilisables par l’organisme. En général on dit qu’elles peuvent apporter 30 à 60% de l’énergie totale absorbée. Les éléments nutritionnels azotés (acides aminés) peuvent fournir 30 à 80% des matières azotées totales.
Les pourcentages augmentent avec la teneur en concentrés de la ration. Les minéraux sont absorbés par l’intestin grêle, à l’exception du phosphore.
Le gros intestin
C’est le compartiment le plus volumineux, de 180 à 220 litres répartis entre le cæcum, le côlon (majeur et mineur) et le rectum. Il est toujours plein. En principe, le fourrage est digéré dans le gros intestin.
La digestion dans le gros intestin dure au moins 24 heures. La digestion des constituants non digérés de l’intestin grêle y est assurée grâce à la fermentation prolongée. Elle est effectuée par la population microbienne très active, présente dans le cæcum et le côlon. Les parois végétales et une fraction réduite des sucres de réserve sont transformées en éléments nutritifs énergétiques (acides gras volatils) et azotés (acides aminés).
Dans les régimes alimentaires riches en fourrage, les acides gras volatils peuvent fournir jusqu’à 2/3 de l’énergie totale absorbée dans le tube digestif. En outre, certaines vitamines du groupe B (B1, B6, B12) et la vitamine K y sont synthétisées. L’absorption du phosphore se fait également dans le gros intestin.
LES NUTRIMENTS QUE NOUS DEVONS FOURNIR AUX CHEVAUX : EAU, ÉNERGIE, PROTÉINES, GLUCIDES, GRAISSES, VITAMINES ET MINÉRAUX
L’eau
L’eau est le nutriment le plus important. Le cheval peut vivre plusieurs semaines sans manger, mais deux ou trois jours sans eau peuvent provoquer de graves complications, voire la mort. En moyenne, un cheval de 500 kilos consomme environ 20 à 30 litres d’eau par jour.
Il est important de noter que le cheval doit disposer d’une source d’eau fraîche et propre à tout moment. La consommation d’eau varie selon les chevaux, tous ne consomment pas la même quantité. Dans les régions à climats chauds, la consommation augmente considérablement, tout comme celle des chevaux qui transpirent beaucoup ou celle des juments en lactation.
Une supplémentation en électrolytes augmentera la consommation d’eau. Généralement cette supplémentation n’est pas nécessaire à moins que le cheval ne transpire beaucoup. La sueur contient de grandes quantités d’électrolytes tels que le sodium, le chlore, le potassium, et de faibles quantités de calcium et de magnésium. Ces électrolytes doivent être remplacés si le cheval transpire beaucoup.
Pourquoi ajouter du sel blanc ?
Certains chevaux ne boiront pas l’eau si on y ajoute des électrolytes (en raison du changement de goût). Si on ajoute des électrolytes à l’eau, il est important de leur proposer également de l’eau sans électrolytes. Cela permet d’éviter la déshydratation. Le sel blanc ou commun (également appelé sel de cuisine) peut être offert à tout moment ou être ajouté à la ration alimentaire. Les autres électrolytes tels que le potassium, le calcium et le magnésium sont normalement présents en quantité suffisante dans l’alimentation. Il n’est donc pas nécessaire de les compléter chez les chevaux qui transpirent normalement.
Les protéines
La protéine est composée de molécules appelées acides aminés. Il y a 22 acides aminés qui composent les protéines. Lorsqu’elles sont digérées, les protéines libèrent des acides aminés qui sont absorbés. Ces acides aminés sont nécessaires à la construction de nouvelles protéines, comme le tissu musculaire. L’acide aminé lysine, également appelé essentiel, est très important, car il est nécessaire à de multiples processus au sein du corps. Un cheval de 500 kg en a besoin en moyenne 23 grammes / jour.
Le plus important en matière de protéines n’est pas leur quantité mais leur qualité qui est donnée par les acides aminés qui les composent. Utiliser un concentré avec un certain pourcentage de protéines (12% ou 16%) ne dit pas grand-chose car il faut une certaine quantité de grammes pour couvrir les besoins au lieu d’un certain pourcentage. Vous devez connaitre la quantité totale de protéines que vous fournissez, la quantité (et non le pourcentage) contenue dans la ration quotidienne de céréales et de fourrage que votre cheval consomme par rapport à ses besoins. Par exemple, un cheval de 500 kg a besoin de 665 grammes/jour de protéines dans son alimentation.
Les hydrates de carbone
Les glucides peuvent être simples (également appelés glucides solubles ou monosaccharides), comme le glucose et les autres sucres, ou complexes, comme l’amidon, les fibres et les portions moins solubles des céréales. Les céréales contiennent à la fois des hydrates de carbone, solubles (dans la partie interne de la graine) et insolubles (les parties externes de la graine et les parties de la plante). Les produits céréaliers sont également appelés concentrés et sont composés d’hydrates de carbone plus solubles que le fourrage.
La digestibilité des céréales est également affectée par la transformation. Par exemple, les flocons d’avoine ou les brisures de maïs contiennent des glucides solubles qui sont plus disponibles pour le processus digestif que s’il s’agissait de céréales complètes. La plupart des glucides solubles sont digérés et absorbés dans l’intestin grêle, tandis que les glucides insolubles passent dans le côlon et le caecum pour être fermentés par des bactéries qui produisent des acides gras volatils. Le glucose et les acides gras volatils sont utilisés par le cheval pour produire de l’énergie ou sont stockés dans divers tissus comme réserves de graisse pour la production ultérieure d’énergie.
Les graisses
Les graisses sont digérées et absorbées dans l’intestin grêle. Elles peuvent être utilisées pour la production d’énergie ou stockées comme réserve d’énergie pendant une période relativement longue.
Des recherches récentes ont montré que les graisses peuvent couvrir jusqu’à 10 à 20 % des besoins énergétiques quotidiens du cheval. Dans le cas des chevaux souffrant de problèmes de maladies musculaires ou la maladie du lundi/coup de sang/myosite…), ils peuvent bénéficier d’un avantage significatif en diminuant la quantité de glucides solubles (ration de céréales) dans leur régime en augmentant la quantité d’énergie fournie par les graisses. La même quantité de graisse a la capacité de produire deux fois plus d’énergie que les hydrates de carbone solubles ou les protéines, gramme pour gramme.
Les vitamines
Il est important de tenir compte des vitamines dans la ration des chevaux.
Certaines vitamines sont sensibles à la lumière du soleil, à la chaleur et à l’oxydation (en particulier les vitamines A et E). Le foin stocké pendant un an ou plus, et le foin sur lequel il a plu entre la récolte et l’emballage, peuvent avoir une plus faible concentration de ces vitamines. De plus, le processus de pelletisation de nombreux produits implique de la chaleur et de la pression. Il est donc important de savoir si les vitamines sont complétées et comment elles doivent être ajoutées aux aliments pour chevaux.
Les vitamines les plus couramment ajoutées dont le cheval a besoin sont la vitamine A (importante pour la reproduction), la vitamine E (un conservateur et antioxydant naturel, qui assure un fonctionnement optimal des systèmes reproducteur, musculaire, circulatoire, nerveux et immunitaire), la vitamine H (également appelée biotine, qui aide à améliorer la qualité du sabot et du poil et est nécessaire à la synthèse des graisses, des protéines et du glucose). Il a été démontré que les chevaux qui n’ont pas accès à des pâturages frais pendant les mois d’hiver (ou tout l’hiver) présentent une carence significative en vitamine E pendant ces mois.
Ces vitamines sont ajoutées dans les aliments élaborés ou peuvent être apportés sous forme de compléments alimentaires.
Les minéraux
Les minéraux sont relativement stables pendant les processus de transformation des aliments, mais la concentration d’un minéral particulier dans une plante est proportionnelle aux concentrations dans le sol. Par exemple, il est bien connu qu’un fourrage déficient en sélénium peut être produit dans certaines régions. Il faut donc savoir si vous vous situez dans une zone géographique qui nécessite une supplémentation en sélénium. Les minéraux couramment ajoutés aux aliments équilibrés sont le calcium, le phosphore, le cuivre, le zinc et le sélénium.
Une carence en sélénium peut provoquer des maladies musculaires chez les jeunes chevaux comme chez les chevaux adultes. Vérifiez auprès de votre vétérinaire si vous avez besoin d’une supplémentation en sélénium, car la différence entre les niveaux requis et les niveaux toxiques est très faible. Faites attention et évitez d’utiliser plusieurs suppléments contenant du sélénium ; cela peut provoquer une toxicité par inadvertance. Ceci est vrai pour tous les suppléments, vérifiez soigneusement ce qu’ils contiennent et en quelle quantité pour que le cheval reçoive seulement ce dont il a besoin.
Céréales (%) | Fourrage (%) | |
Jeunes chevaux | 60 | 40 |
Chevaux d’entretien | 30 | 70 |
Chevaux de haute performance | 50 | 50 |
L’importance des nutriments dans l’alimentation des chevaux
La Société Britannique de Nutrition définit le mot « Nutrition » comme « la somme de tous les processus qui vont de la prise des nutriments à leur absorption ainsi que leur utilisation ultérieure » (BESM 1994).
Cela signifie que chaque cheval peut absorber et utiliser les nutriments plus ou moins efficacement. Un régime alimentaire optimal pour un cheval peut ne pas fonctionner pour un autre cheval, car les systèmes n’utilisent pas les calories fournies de la même manière.
Il est donc nécessaire d’observer la santé, le niveau d’énergie, le poids et la qualité du poil, les performances de compétition du cheval, ses faiblesses physiques et d’ajuster le régime alimentaire si nécessaire. Quelque soit votre activité et le niveau d’énergie nécessaire à votre cheval, la solution se trouve dans l’offre d’aliments Royal-Horse.