Le syndrome naviculaire est un complexe inflammatoire et dégénératif impliquant l’os naviculaire du pied et les tissus environnants. Le syndrome touche les membres antérieurs du cheval adulte.
Les premiers signes du syndrome naviculaire
Au début du processus les signes sont flous, le propriétaire rapportant un inconfort variable en intensité, parfois à droite, parfois à gauche. Avec le temps, le cheval présente une boiterie légère à modérée qui s’accentue au travail sur la volte et sur sol dur. Le problème est presque toujours bilatéral, mais la boiterie peut être asymétrique et varier de côté d’un jour à l’autre.
Les manifestations du syndrome naviculaire chez le cheval
Comme le cheval essaye de diminuer la douleur au talon, où se situe l’os naviculaire, il va toucher le sol d’abord avec la partie antérieure de son pied (pince) au lieu de le déposer à plat. Les foulées deviennent de plus en plus petites et beaucoup pensent alors que le cheval à un problème d’épaule. Le diagnostic clinique sera aussi basé sur un test d’hyper extension digitale douloureux (test de la planche). Si la boiterie disparaît après insensibilisation de la région, un examen radiologique complet de l’os naviculaire aux deux membres antérieurs sera nécessaire pour apprécier s’il y a implication de l’os lui-même et son étendue ou si seulement les tissus mous périphériques sont impliqués.
Peut-on soigner un cheval naviculaire ?
Le syndrome naviculaire est irréversible. Le traitement a pour but d’enrayer le développement de la maladie et de soulager l’animal d’une douleur chronique pour lui permettre, éventuellement, de continuer le travail. Il existe plusieurs options thérapeutiques, mais aucune n’a de succès universel.
Une première recommandation est le parage du pied et une ferrure orthopédique. Il faut adapter le travail: éviter les sols durs, les montées, diminuer ou arrêter le saut d’obstacles… Plusieurs médicaments sont également utilisés, avec plus ou moins de succès. Il est aussi possible d’avoir recours à une névrectomie des nerfs digitaux palmaires. C’est un acte chirurgical qui consis- te à enlever environ 2 cm des nerfs. Avant de recourir à cette chirurgie qui enlève la sensibilité et donc la douleur dans la région naviculaire, le propriétaire doit être informé que le cheval ne pourra plus prendre part à de nombreuses compétitions (voir la législation dans chaque pays) et qu’un examen journalier du pied devra être fait, car le cheval ne sentira plus la présence d’un corps étranger éventuellement planté dans sa fourchette. Le pronostic sportif à long terme d’un cheval affecté par le syndrome naviculaire reste donc toujours réservé, à l’aube de ce IIIe millénaire.