Tout savoir sur les coliques chez le cheval 

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Les affections de l’appareil digestif sont très fréquentes et sont en pratique, le plus souvent traduites chez le cheval par des signes de douleur et d’inconfort que l’on appelle coliques. Dans d’autres cas ce sont plutôt des signes de perturbation du transit digestif qui sont observés, constipation ou diarrhée, plus rarement météorisme abdominal (traduisant une distension gazeuse d’un segment du tube digestif). Enfin, certaines affections entraînent des troubles de la déglutition avec hyper salivation. D’où viennent les coliques ? Comment soigner les diarrhées ? Quels sont les remèdes efficaces contre les coliques chez le cheval ? 

colique chez le cheval

 

Comprendre comment fonctionne l’appareil digestif du cheval pour mieux comprendre les coliques

L’anatomie du tube digestif est assez complexe. Les aliments ingérés sont déglutis après mastication et vont dans l’estomac en passant dans la lumière de l’œsophage. Celui-ci est muni d’une musculature circulaire particulière dans sa portion distale, qui empêche dans cette espèce tout retour des aliments vers la bouche (les vomissements ne sont jamais observés). L’estomac est un réservoir d’une contenance d’environ 15 litres; sa vidange est effectuée en permanence et il est très rare que l’estomac soit complètement vide. L’intestin grêle mesure environ une vingtaine de mètres et est relativement mobile, appendu à une large membrane s’attachant à la voûte sous-lombaire, le mésentère. Sa portion distale, l’iléon, débouche dans un volumineux réservoir, le cæcum (équivalent de l’appendice chez l’homme) qui occupe une grande partie de l’abdomen à droite. Du cæcum part le gros intestin dont le côlon ascendant est replié sur lui-même et comprend donc des parties ventrales et dorsales, gauches et droites; ces différentes portions, malgré leur taille, peuvent être mobiles et se déplacer dans la cavité abdominale. La partie terminale du tube digestif comprend enfin le côlon transverse, le côlon descendant et le rectum.

À cette anatomie complexe, et pour mieux comprendre les différentes affections digestives, il faut ajouter que l’harmonie du transit digestif et de la digestion sont sous la dépendance d’une part de la motricité digestive, elle-même sous contrôle nerveux, d’autre part dépendent de l’équilibre de la flore digestive et de l’absence d’éléments pathogènes entraînant des lésions pariétales comme des virus, des bactéries ou des parasites.

Une des causes des coliques : l’obstruction œsophagienne

L’obstruction œsophagienne est souvent observée chez des chevaux qui mangent trop vite, en particulier lorsque la ration est distribuée pour plusieurs chevaux parmi lesquels les dominés qui se précipitent sur la nourriture. Elle est également observée lors d’administration d’aliments grossiers et/ou très fermentescibles qui entraînent un spasme et un arrêt du transit œsophagien. L’animal ne peut plus avaler mais il fait quand même des efforts de déglutition et salive énormément; l’encombrement de sa gorge déclenche une toux forte et très grasse. La complication majeure qu’il faut craindre est la fausse déglutition, c’est-à-dire le passage d’aliments non déglutis dans la trachée qui vont dans le territoire pulmonaire et déterminent une broncho- pneumonie dont les conséquences peuvent être graves si elle n’est pas reconnue et soignée à temps.

Lors d’obstruction œsophagienne, l’intervention vétérinaire est le plus souvent nécessaire: elle consiste en un sondage avec tentatives successives de délitement du bouchon après administration d’antispasmodiques pour diminuer les contractions des muscles de l’œsophage, sous sédation ou sous anesthésie générale, et parfois si l’obstacle extra-thoracique ne peut être levé, une intervention chirurgicale peut être salvatrice. Plus rarement, une malformation œsophagienne préexiste et la survenue de l’obstruction en révèle l’existence. Les coliques désignent toute douleur d’origine abdominale exprimée par le cheval est parfois difficile au premier abord d’affirmer que l’inconfort qu’exprime le cheval est bien d’origine abdominale, certaines autres affections de l’appareil locomoteur ou respiratoire étant susceptibles d’être douloureuses et par conséquent de se traduire par les mêmes symptômes. Même pour le clinicien averti, il n’est pas toujours facile de reconnaître une affection digestive douloureuse et de la différencier d’une affection extra-digestive abdominale ou extra-abdominale.

Tout savoir sur les coliques chez le cheval

D’une façon générale, la douleur d’origine abdominale est traduite par le cheval, en fonction de son intensité mais jamais en fonction de son siège, par les symptômes suivants : le cheval gratte, il a le faciès inquiet, il se couche, se roule parfois, ne finit pas sa ration, et il lui arrive de transpirer anormalement. Dans certains cas de douleur plus vive, il est difficilement approchable, parfois se jetant à terre ou contre les murs de son box dans des cas désespérés. Dans les cas plus graves, une profonde altération de l’état général associant abattement, prostration et état de déshydratation avancée est observée. Parfois, sans que cela ne corresponde obligatoirement à l’affection primitive, une diminution de l’émission de crottins associée ou non à un météorisme abdominal est présente. Dans les cas les plus graves, sans intervention médicale, l’évolution vers un état de choc entraînant la mort est possible.

Si les coliques du cheval sont bien connues par l’homme de l’art depuis longtemps, elles n’ont encore pas entièrement livré tous leurs secrets en ce qui concerne leurs causes précises et les moyens de prévention. On sait en revanche que certains chevaux sont plus prédisposés que d’autres, que certains facteurs climatiques peuvent être incriminés comme des facteurs déclenchants ou en tout cas favorisants. De façon incontestable, l’irrégularité dans le travail tout comme dans la distribution des repas et surtout le niveau d’infestation parasitaire contribuent largement à la survenue de ces incidents abdominaux qui peuvent tourner au drame. Un des mécanismes essentiel à l’initiation des coliques correspond à une altération de la motricité digestive. Ainsi, le moindre spasme est susceptible de déclencher une diminution localisée du transit avec éventuellement distension du segment digestif concerné, cette distension entraînant de la douleur mais aussi d’autres spasmes sur d’autres territoires digestifs avec les mêmes répercussions. Plus encore de tels phénomènes pathologiques peuvent entraîner des anomalies momentanées de position de certaines portions du tube digestif, mais qui parfois peuvent être définitives.

C’est pourquoi il faut considérer les coliques du cheval comme une affection éminemment évolutive et nécessitant une intervention vétérinaire rapide afin de repérer le plus tôt possible l’affection grave justifiant un traitement médical intensif, voire un traitement chirurgical dans un centre spécialisé ou bien afin de traiter une affection simple le plus tôt possible et de prévenir son évolution vers une complication.

Le traitement médical fait donc appel à des substances antalgiques mais aussi au soutien des grandes fonctions et tout particulièrement à la surveillance de l’état d’hydratation. Cependant, il convient de ne pas administrer des substances trop puissantes afin de ne pas masquer l’évolution du phénomène douloureux qui permet au clinicien de juger de la gravité de l’affection et d’opter plus rapidement pour un traitement chirurgical.

Si l’affection la plus fréquente entraînant des coliques chez le cheval demeure la stase dans la courbure pelvienne (jonction entre deux parties du côlon ascendant), bien d’autres situations peuvent être rencontrées et ne peuvent être reconnues que lors d’un examen complet par un vétérinaire au cours duquel il effectue notamment une palpation de l’abdomen postérieur en introduisant le bras dans le rectum du cheval. Il peut aussi, selon le cas compléter cet examen, par l’analyse du liquide abdominal prélevé par ponction ou bien par des analyses sanguines lui permettant d’apprécier la grande fonction des principaux organes.

Après un examen initial, la décision d’envoyer au plus vite le cheval dans un centre spécialisé pour soins intensifs ou pour exploration chirurgicale de l’abdomen peut être prise et doit toujours avoir été préparée par les responsables du cheval de façon à ne pas perdre ce temps qui est précieux pour que le pronostic des interventions chirurgicales soit le meilleur possible. Même si bien sûr ces interventions ont un certain coût, elles permettent, selon les cas et surtout en fonction de la précocité de leur prise en charge, d’apporter des solutions thérapeutiques assorties d’un bon pronostic.

La mise en place de soins médicaux, parfois intensifs, est un des éléments de garantie du succès, même si l’acte thérapeutique spécifique est chirurgical, notamment l’administration de perfusions pour maintenir une hydratation correcte. Découvrez ici comment éviter les coliques chez les chevaux

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Différencier une colique d’une diarrhée chez le cheval

Cela est encore plus vrai lors de diarrhée aiguë chez le poulain comme chez le cheval adulte. Chez ce dernier, il s’agit parfois d’infection bactérienne digestive (comme la salmonellose) ou bien d’une prolifération brutale de germes, habituellement présents dans le tube digestif mais dans des proportions faibles, et ce dans différentes circonstances (stress comme le transport, anesthésie, administration de certains médicaments comme les antibiotiques…).

Une diarrhée aiguë entraîne une déshydratation parfois très rapide et très importante, nécessitant l’administration de solutés de perfusion dont la quantité est calculée par rapport à l’estimation de la déshydratation (à titre d’exemple, lors de déshydratation modérée sur un cheval de 500 kg, c’est environ 25 1 de perfusion qu’il faut administrer par jour pour couvrir les pertes, sans compter les besoins d’entretien).

Une diarrhée subaiguë ou chronique peut également être observée chez le cheval, nécessitant une démarche diagnostique particulière et difficile afin d’en trouver la cause. Le plus souvent la première cause invoquée est le parasitisme, mais il en existe d’autres qui heureusement sont assez rares (affections hépatiques, maladies infiltratives du tube digestif, tumeurs digestives ou abdominales, inflammation péritonéale).

Pour en savoir plus : les coliques chez le cheval

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