Parfaitement complémentaire de la radiologie pour identifier les formations anatomiques lésées et la nature des lésions, l’échographie est devenue une technique de choix dans l’examen des lésions tendineuses et ligamentaires du cheval, à tel point qu’elle n’a rien à envier dans ce domaine d’application à la place qu’elle occupe en médecine humaine. Les premières indications de l’échographie équine ont d’abord porté sur l’appareil génital de la jument, en particulier pour le diagnostic précoce de la gestation. Puis, les indications se sont étendues au diagnostic des lésions tendineuses du cheval avant de s’élargir à l’examen des différentes formations articulaires et musculaires du cheval. Actuellement, l’échographie est la technique de choix pour le diagnostic et le suivi médico-sportif des lésions tendineuses métacarpiennes et métatarsiennes des chevaux de sport et de courses.
En pathologie locomotrice, l’examen échographique s’est d’abord largement répandu pour le diagnostic et la documentation des lésions tendineuses. Ensuite, il a rapidement démontré son utilité pour l’investigation des lésions ligamentaires et capsulaires. Maintenant, l’échographie est devenue indispensable pour l’étude des lésions articulaires (arthropathies), en particulier celles qui ne présentent pas de signes radiographiques. En effet, contrairement à son utilisation chez l’humain, l’échographie n’est pas uniquement lié aux questions de reproductions chez le cheval.
Les bases de l’échographie chez la jument
Le principe de la technique est fondé sur la réflexion des ultrasons lorsque ceux-ci rencontrent une interface entre deux structures tissulaires de propriétés physiques différentes. Cette réflexion est à l’origine d’un écho, qui capté par la sonde de l’échographe est matérialisé par un point blanc. Ainsi, lorsqu’un tissu comme un tendon présente de nombreuses fibres différentes, beaucoup d’échos naissent à la limite entre les fibres adjacentes ; le tendon normal est donc très échogène. Au contraire, lorsque les ultrasons traversent un liquide sans interface, aucun écho n’est généré ; le liquide synovial des articulations est donc anéchogène (ne générant pas d’écho) et apparaît totalement noir sur l’écran de l’échographe. Enfin, lorsqu’un tendon ou un ligament présente des fibres rompues et une inflammation se traduisant par un œdème (donc une plus grande quantité d’eau), l’élément lésé devient hypoéchogène (générant moins d’échos que dans son état normal) et apparaît gris sur l’écran.
Signes échographiques fondamentaux chez la jument
Quelle que soit la formation anatomique concernée (tendon, ligament, capsule articulaire), les signes échographiques indicateurs de lésions sont identiques.
Ils comprennent :
1 – une augmentation de taille de la partie lésée de l’élément anatomique ;
2 – une modification d’échogénicité (lésions hypo- échogènes, apparaissant plus sombres sur l’écran, plus fréquentes que hyperéchogènes, plus brillantes) ;
3 – des remaniements architecturaux ;
4 – un changement de forme (induit par la modification de taille ou une lésion périphérique).
Elle est généralement plus sensible que la radiographie pour l’identification des enthésopathies (pathologie des attaches tendineuses ou ligamentaires sur les surfaces osseuses d’insertion). Pour ces lésions, l’altération du tendon ou du ligament est associée à des modifications de la surface osseuse et de l’os sous-jacent. L’échographie est en effet très sensible à ces dernières, mais la surface osseuse renvoyant tous les échos, cette technique n’est pas adaptée à la détection des lésions squelettiques.
L’échographie a pris maintenant, à côté de la radiographie, une place prépondérante dans le diagnostic des lésions articulaires. En effet, la radiographie ne fournit d’indications précises que sur les éléments osseux alors que l’échographie permet l’examen de toutes les autres composantes de l’articulation : les ligaments, la capsule articulaire, le cartilage articulaire et la surface osseuse sous-jacente, et enfin, la synovie et la membrane synoviale. Ainsi, les entorses ligamentaires sont maintenant parfaitement objectivables de même que les lésions méniscales qui ne sont pas rares chez les chevaux sportifs.
Intérêts et limites de l’échographie chez la jument
L’échographie présente de nombreux avantages:
– c’est une technique non invasive (non agressive), très bien supportée par le cheval ;
– l’information est obtenue immédiatement (en temps réel) ;
– elle possède une infinie variété d’applications dans toutes les régions corporelles du cheval ;
– le rapport qualité de l’information/coût est très bon.
Les limites majeures sont d’abord liées au coût de l’investissement pour s’équiper d’un bon appareil et des sondes adaptées aux diverses indications. Ensuite, contrairement à la radiographie, l’image échographique est peu communicative ; elle est souvent difficile à comprendre par le propriétaire, et l’image figée sur du papier est moins représentative et moins fiable que l’image réalisée en temps réel sur l’écran.
Néanmoins, la diversité des lésions objectivées démontre les performances diagnostiques de l’échographie qui est devenue le complément indispensable de la radiographie en imagerie médicale de l’appareil locomoteur chez le cheval. Grâce à la documentation objective qu’elle fournit, elle permet un suivi précis de l’évolution des lésions aidant ainsi le vétérinaire à déterminer le niveau optimal d’activité physique du sujet affecté et aussi à suivre certains problèmes de l’animal lié à son patrimoine génétique.
L’échographie a considérablement fait progresser les connaissances en matière de pathologie locomotrice équine ces quinze dernières années et les progrès technologiques permanents font sans cesse augmenter la précision des images, ils étendent la nature des indications et font reculer les limites des régions non explorables.
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Pour en savoir plus : La jument reproductrice