L’endoscopie est une technique d’examen qui consiste à regarder la cavité de certains organes, et en particulier chez le cheval la lumière de l’appareil respiratoire (premières voies respiratoires et arbre bronchique) et de ses cavités annexes (sinus, poches gutturales), digestif, uro-génital, mais aussi l’intérieur des cavités thoraciques et abdominales. Mise au point depuis longtemps déjà, le vétérinaire équin a bénéficié du développement de cette technique en médecine humaine en pouvant utiliser les mêmes instruments que l’on appelle des endoscopes. Ceux-ci peuvent être des appareils rigides (appelés cœlioscopies car utilisés pour l’examen de la cavité abdominale) ou des appareils souples (ce sont des fibroscopes quand l’image est captée par des fibres optiques multiples ou des vidéo-endoscopes lorsqu’il s’agit d’une mini caméra localisée à l’extrémité de l’instrument qui filme les images).
Les principaux examens endoscopiques réalisés chez le cheval sont en pathologie chirurgicale l’arthroscopie et la laparoscopie, en pathologie médicale l’endoscopie des premières voies respiratoires (essentiellement le larynx) et celle des premières voies digestives (œsophage et estomac). Différents types d’appareils sont bien sûr nécessaires en fonction de l’organe examiné, en termes de diamètre et de longueur. Ces examens sont réalisés, selon le caractère de l’animal, après la mise en place d’un tord-nez ou après sédation chimique. Le cheval peut être placé, en secteur hospitalier, dans une stalle d’examen pour assurer une contention optimale.
L’endoscopie respiratoire chez le cheval
Les principales indications de l’endoscopie respiratoire sont le cornage (bruits respiratoires), les saignements, les écoulements purulents, les difficultés de déglutition. Les images obtenues sont en général diagnostiques lors de paralysie le plus souvent unilatérale gauche du larynx, lors d’affections mycosiques des poches gutturales (qui sont particulières aux équidés et qui correspondent à un diverticule de la trompe auditive) ou bien lors de néoformations dans les cavités nasales, comme l’hématome progressif de l’ethmoïde ou dans la gorge (nasopharynx).
L’examen endoscopique de la trachée et des bronches nécessite un appareil long d’au moins 2 mètres afin de visualiser des sécrétions anormales.
L’endoscopie digestive chez le cheval
L’endoscopie de l’œsophage et de l’estomac nécessite un appareil encore plus long (au moins 3 mètres) pour l’introduire jusque dans l’estomac et parfois dans le duodénum. Des dilatations de l’œsophage peuvent être observées, des retraits de corps étrangers ne pouvant plus progresser (bouchons œsophagiens) peuvent être effectués sous contrôle visuel; l’endoscopie de l’estomac est l’examen de choix pour diagnostiquer des ulcères.
Au cours des examens endoscopiques de l’appareil respiratoire et digestif, des prélèvements sont souvent réalisés (aspiration de sécrétions anormales, irrigation et lavage pour effectuer des examens cytologiques et bactériologiques, biopsies de la muqueuse pour effectuer une analyse histologique).
L’endoscopie articulaire chez le cheval
L’endoscopie des articulations est réalisée sous anesthésie générale et permet au chirurgien de procéder à l’exérèse de petits fragments se trouvant dans l’articulation (voir chapitre sur l’ostéochondrose).
Enfin, comme en médecine humaine, le développement de l’appareillage spécifique a permis de proposer des interventions chirurgicales abdominales et thoraciques respectivement sous cœlioscopie et sous thoracoscopie. Ces techniques peuvent être effectuées sur le cheval debout sous sédation et antalgie ou bien sous anesthésie générale. Elles permettent une inspection de l’essentiel de ces cavités et peuvent être diagnostiques; certaines techniques opératoires comme la cryptorchiectomie (exérèse d’un testicule se trouvant anormalement dans la cavité abdominale) ou l’ovariectomie (exérèse d’un ovaire) peuvent être proposées sous cœlioscopie.
Pour en savoir plus : L’endoscopie équine
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