Les antiparasitaires sont des médicaments destinés à limiter, éliminer ou détruire, tout ou partie d’une population d’agents pathogènes appelés communément parasites, c’est-à-dire différents des bactéries et des virus qui pourraient menacer votre cheval. Ils regroupent, selon la nature de l’espèce parasite, des antifongiques (contre les champignons), des antiprotozoaires, des acaricides, des insecticides et des anthelminthiques (contre les vers). Leur utilisation sur les chevaux doit répondre à certaines règles.
Traitement de routine, de prévention ou traitement d’un cheval victime de parasites
Le premier cas doit s’inscrire dans un programme de prophylaxie, intégrant de nombreux critères. Le second doit intégrer le fait qu’il s’agit d’un sujet affaibli dont les défenses naturelles et les capacités d’élimination peuvent être réduites.
Qui traite-t-on, contre quoi et où ?
Un traitement antiparasitaire (ou d’une autre nature: antibiotique, anti-inflammatoire…) est prescrit pour un sujet déterminé qui a fait l’objet d’un diagnostic précis, en l’occurrence souffrant d’une maladie parasitaire identifiée ou d’une groupe de parasites connus. Il peut être extrêmement dangereux d’étendre à d’autres sujets, apparemment identiques et souffrant de troubles similaires, un médicament déjà utilisé pour autrui.
L’utilisation d’un antiparasitaire répond à des règles de posologie et des contre-indications
Il convient de connaître les caractéristiques du produit (spectre précis, dose, voie d’administration, fréquence d’utilisation) et ses effets secondaires et toxiques (sujets sensibles, très jeunes, femelles gestantes, souffrant d’autres maladies). L’ensemble de ces renseignements pratiques figure sur l’ordonnance délivrée par un docteur vétérinaire, qui seul peut prendre la responsabilité de prescrire un médicament en dehors de son utilisation réglementaire.
Il est essentiel :
- de considérer qu’il n’existe pas de molécule susceptible de tuer tous les parasites, même ceux appartenant à un même groupe ou localisés dans le même appareil (par exemple les ténias et les strangles) ;
- de ne pas viser absolument et de façon constante un état “zéroparasite” : le but est de limiter la population parasite et non de l’éliminer totalement car le cheval n’élaborera à leur encontre aucune réponse immunitaire efficace ;
- de tenir compte du milieu extérieur et des autres animaux susceptibles de recontaminer un sujet déparasité. Traiter un animal vivant au sein d’un effectif est parfois inutile ;
- de ne pas conclure à l’inactivité d’une molécule parce que le cheval présente ensuite les mêmes parasites car il s’agit, le plus souvent, d’une recontamination.
Les inconvénients liés à une utilisation incorrecte des antiparasitaires sont variés et certains d’entre eux, potentiellement gravissimes :
- d’abord des risques d’intoxication dus à l’administration d’une substance non destinée au cheval (a fortiori lorsqu’il s’agit de substances destinées au milieu extérieur comme par exemple pour le traitement des locaux contre les insectes) ou, par une voie non retenue par le laboratoire producteur (la voie intraveineuse au lieu de la voie intramusculaire) ou, à une dose erronée (erreur dans la dose utilisée, dans le poids de l’animal).
Des molécules comme le lévamisole ou l’amitraze sont pratiquement interdits d’utilisation chez le cheval ou d’utilisation potentiellement dangereuse ;
- ces risques sont également à prendre en considération pour le propriétaire ou la personne chargée d’appliquer un insecticide par exemple, molécule parfois toxique pour l’homme. ;
- enfin, des traitements erronés, fondés sur une posologie sous-estimée, selon des rythmes inexacts, peuvent favoriser l’apparition de parasites résistants, c’est- à-dire ayant la capacité de survivre à des doses de médicaments “normalement” efficaces. Ceci entraîne des échecs thérapeutiques difficiles à gérer.